L’anglaise mild n’est pas la pas la plus commune des bases sur laquelle bâtir une bière agrémentée d’un ingrédient hors norme; il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité et sauter dans l’auto le jour de son bièrenissage.
Immédiatement coulée et encore très froide, il est facile de faire le lien à la Rosée des Dunes de la même Neuvilloise, avec un petit côté épicé entre poivre et herbes sauvages. Sous ce poivre, on a évidemment à faire avec une bière assez maltée, mais pas autant que la couleur pourrait le laisser paraître. Du moins jusqu’à ce que le liquide se soit réchauffé, alors qu’on découvrira un nez plus standard à l’hommage au malt qu’est la mild anglaise. L’entrée en bouche se poursuit sur l’élan du poivre des dunes qui en vient presqu’à être minéral et végétal, puis suffit d’avaler pour retrouver l’orge, le biscuit, le grain à peine caramélisé anglais. Côté aftertaste cet ambre restera dans la légèreté – il ne titre qu’à 3.8% après tout. À l’instar du nez, une fois réchauffée et bien oxygénée, il sera possible de découvrir une bière alliant la convivialité d’un pub anglais et l’originalité du monde brassicole québécois.
Si vous disposez de poivre des dunes, l’expérience vaut la peine de goûter à la bière après avoir mâché un bout de ce chaton d’aulne vert, car vous y découvrirai alors une bière encore plus épicée (finalement oui le poivre noir vient à l’esprit) mais avec une finale encore plus éclatée entre le biscuit sablé et la viande fumée bien poivrée.
Toutefois, avec ou sans poivre en accompagnement, il est agréable de découvrir que l’Esprit de Clocher sait vraiment s’y prendre avec les bières de style anglais, ou à tout le moins avec la mild. On ne peut donc espérer qu’ils continuent d’explorer le filon.
La cote OO : B+
Parce que c’est encore un sans-faute pour l’Esprit de Clocher de Neuville qui sait allier confort et originalité. On la déguste volontiers avec un fish and chips indien (où le poivre noir est abondant) asperger d’un trait de citron.